Qualité air Toulon 2017
P
Bilan de la qualité de l’air dans le Var en 2017C
Le Var est un département hétérogène en termes de qualité de l’air et de ses enjeux.
La bande côtière urbanisée (Toulon, Fréjus Saint-Raphaël) et la proximité des grands axes de circulation du département (A8, A50, A57, axe de transit et de desserte des agglomérations) sont les zones sur lesquelles l’indice d’exposition est le plus élevé.
Ces cartes synthétiques qualifient les zones ayant un niveau d’exposition à ces polluants (NO2, PM10, O3) plus ou moins élevés. Quelle que soit l’année, le principal enjeu de qualité de l’air à Toulon est situé en proximité des axes routiers à fort trafic.
Sur les centres urbains denses, l’indice d’exposition oscille selon les années. L’évolution des émissions locales (résidentiel/trafic), les apports extérieurs (particules désertiques, ozone en provenance des Bouches-du-Rhône) combinés aux spécificités météorologiques de chaque année conduisent à ces variations.
Dans le reste du département, les sources d’émission de polluants sont moins nombreuses.
L’ozone (O3) y est le polluant problématique. La population de ces territoires reste exposée à une pollution chronique estivale.
Le Var dispose également d’enjeux plus locaux tels que :
- La gestion des gênes olfactives à proximité des centres d’enfouissement
- Les particules fines à proximité des carrières
- Les interrogations/gênes induites par les panaches des activités portuaires ou de l’Unité de Valorisation Energétique de Toulon
- L’impact des aménagements locaux sur la qualité de l’air (Toulon : impact des travaux du tunnel et de son ouverture…).
Quels sont les principaux secteurs émetteurs ?
Dans le Var, les principaux secteurs émetteurs du territoire sont le transport routier et le secteur résidentiel/tertiaire (86% des émissions en NOx et 60 à 70% des émissions en particules fines PM10 et PM2,5).
Des spécificités sont observées sur le Var pour certains polluants :
- Pour le dioxyde de soufre (SO2), le transport maritime à quai sur Toulon et la Seyne-sur-Mer contribue à 9% des émissions du Var. Des émissions ont également lieu en mer et sur les phases d’approches le long du littoral.
- Pour les Composés Organiques Volatils Non Méthanique (COVNM), le secteur agriculture/sylviculture/nature est le principal émetteur avec 86 % des émissions. La végétation émet un large éventail de composés (isoprène, monoterpènes…). Ces composés sont des précurseurs dans le processus de formation de la pollution photochimique à l’ozone sur le département.
Les polluants mesurés dans l’air ambiant ne se limitent pas aux émissions locales. Des contributions extérieures sont souvent suspectées lors des épisodes de pollution. Toutefois les phénomènes de pollution chronique et les épisodes de pollution sont aggravés dans les zones en proximité des sources d’émissions.
Pour la Consultation d’Inventaires Géolocalisés Air-cLimat-Energie : CIGALE http://cigale.airpaca.org/
Concentrations des polluants réglementés en baisse mais des situations de dépassement des valeurs limites
Tendance des concentrations en NO2 dans le Var depuis 2004 :
Les niveaux de dioxyde d’azote ont baissé de 30 % depuis 2007 dans le Var, en zone urbaine et en situation de proximité du trafic routier. Cependant, les normes européennes à proximité des grands axes de circulation ne sont pas respectées.
Observation TVD ;
Depuis 2014, les taux de NO2 ne baissent plus en zone trafic et restent au dessus de la valeur limite européenne de 40µg/m3/an
Ils restent stables ou même en légère augmentation au plan d’Aups ou en zone périphérique de Hyères.
Tendance des concentrations en PM10 dans le Var depuis 2007 :
Les niveaux en particules fines (PM10) respectent les valeurs limites européennes depuis 5 années consécutives (de 2013 à 2017). Cependant, sur le territoire varois le seuil de l’Organisation Mondiale de la Santé, plus restrictif, reste dépassé.
Observation TVD :
Depuis 2014, les taux de PM10 restent au-dessus de la valeur limite de l’OMS et ont même légèrement augmenté en zone trafic et en zone urbaine toulonnaise.
Seuls, le comté de Provence, la zone urbaine de Hyères et le plan d’Aups ont des niveaux respectant le seuil fixé par l’OMS de 20 µg/m3/an.
Pour TVD, ces résultats illustrent une réalité. Les baisses observées des polluants NO2 et PM 10 correspondent au renouvellement du parc automobile avec les nouvelles normes euro 5 et euro 6 imposées aux véhicules.
Mais plus inquiétant, les taux stagnants ou même en légère augmentation de NO2 et PM10 semblent montrer une densification du trafic. Malgré les normes nouvelles, les résultats ne s’améliorent plus. Ce qui démontre que les mesures efficaces pour lutter contre la pollution et respecter les objectifs de QA ne sont pas mises en œuvre.
C’est une évidence, en ce qui concerne les déplacements sur l’aire toulonnaise, seule la réduction importante du nombre de véhicules polluants peut donner un résultat. Il faut pour cela avoir recours à des transports collectifs propres et efficaces et avoir une politique de mobilité alternative cohérente avec parc relais, gare multimodale, réseaux cyclables sécurisés vers les gares, les écoles, le port. Le PDU doit réajuster son objectif vélo à un niveau au moins équivalent à l’objectif national qui de 9% dans le plan vélo.
Les épisodes de pollution sur le Var
Au total 13 jours d’épisodes de pollution ont été relevés en 2017 dans le Var, 6 pour l’ozone et 7 pour les particules fines.
Une procédure d’alerte aux particules fines a été déclenchée sur persistance des niveaux de pollution relevée sur Toulon le 6 décembre 2017.
Aucune procédure d’information-recommandations de la population n’a été activée pour le dioxyde d’azote depuis le 4 février 2011.
Bilan
4 épisodes de pollution à l’ozone en août 2018
Concentrations horaires maximales en ozone pour la journée du 01/08/2018 :
4 épisodes de pollution à l’ozone ont eu lieu les 1er, 2, 5 et 23 août, majoritairement liés à des dépassements de seuils sur les stations de l’agglomération de Toulon et sur l’ouest du territoire.
Le 1er août, les valeurs sont élevées sur l’ensemble du Var, atteignant 208 µg/m³ à Toulon, 205 µg/m³ sur le massif de la sainte Baume et 190 µg/m³ à Hyères. Le 2 août, les valeurs sont toujours élevées (>190 µg/m³) à Plan d’Aups et Hyères.
Le 23 août, les valeurs dépassent très légèrement le seuil règlementaire horaire à Hyères (184 µg/m³).
2 procédures d’alerte ont été déclenchées, accompagnées de mesures d’urgences prises par la préfecture.
Rappel :
Seuil d’information pour l’ozone : 180 µg/m3/h
Seuil d’alerte pour l’ozone : 240 µg/m3/h